Les étudiants commencèrent affluer dans les couloirs du Lycée Raira lorsque Nikita entra dans son cabinet d’infirmerie.

Une grande pièce carrée avec sur sa droite deux lits placés perpendiculaire au mur dont des rideaux protégeaient leur intimité. Du côté gauche de la pièce se trouvait une porte. En curieuse qu’elle était, elle l’ouvrit. D'un coté, il y avait la pharmacie scellée par mesure de sécurité et de l'autre du consommable, du linge et divers pansements et bandes.

Lorsqu'elle termina sa visite, elle vit un bureau qui trônait au fond de l’infirmerie. Il était de taille moyenne, possédait un téléphone sans fil, une imprimante et un fauteuil. Chose qu’elle remarqua encore une fois, c’était une grande étagère métallique munie de tiroirs. Nikita en tira un et y découvrit plusieurs classeurs, contenant la liste des élèves du Lycée. Il était tout juste 9h quand les étudiants débutèrent leur cour. Nikita se rendit vite compte qu'ils étaient à classer en deux catégories. Les malades, les vrais !Et les cancres dont venir au bureau médical était une excuse pour sécher les cours. *Dieu de la patience avant que j'en trucide un...*
Encore un duo de lycéen entra dans l'infirmerie, et à bout d'indulgence, Nikita les réceptionna avec un sourire sadique et un regard noir. Les deux jeunes qui étaient arrivés en rigolant s'arrêtèrent net à la vue de l'infirmière. Nikita avait pris sa plus grosse seringue et dit d'une voix dangereusement calme.

Si vous venez pour une maladie imaginaire, sachez que j'ai trouvé la solution...

Les jeunes hommes pâlirent et marchèrent à reculons jusqu'à être hors de portée de Niki. Épuisée, la jeune femme se rassit dans son fauteuil. *Si ça continue comme ça, va falloir que j'investisse dans une corde pour me pendre, ou dans une fouet... le fouet c'est pas une mauvaise idée.* Elle s'étonna elle-même de son manque de sang-froid, elle mit ça sur le compte de la fatigue.

On frappa de nouveau à la porte de l'infirmerie, ce qui arracha un soupir à Niki.

Si vous êtes souffrant entrez, si non retournez en cours ! dit-elle en sortant une nouvelle fois sa belle seringue.

*Autant annoncer toute de suite la couleur*. La porte s'ouvrit lentement et un jeune homme brun entra.

Les personnes qui connaissent Lyle l'associent souvent à l'allégorie même de la maladresse. Certains croient que ce titre est injustifié, ce sont sans doute ceux qui ne l'ont côtoyé que très peu. D'autres ont été témoins des catastrophes que peut provoquer ce gamin, et ont même parfois été victimes de celles-ci.

Aujourd'hui, en ce jour béni maudit, à 10 heures précises, il trébucha sur le capitaine de l'équipe de baseball, qui lança maladroitement sa balle sur le ventre d'un lycéen quelconque, qui s'affala sur un carton de confettis, porté par l'organisatrice de la fête du lycée, qui sursauta de telle sorte qu'une lycéenne quelconque juste derrière elle tomba sur l'extincteur qui éclata et libéra toute la neige qu'il contenait. Tout cela, filmé par le président du club d'audiovisuel et diffusé sur Youtube.

Cela aurait pu ne pas trop mal finir. Après tout, personne ne s'était blessé, du moins, pas grièvement. Toutefois, on ne le répètera jamais assez : cela aurait pu ne pas trop mal finir si Lyle ne tenait pas un couteau de cuisine en son poing droit. Il créa la panique à lui seul avec son immense entaille horizontale parcourant le haut de sa joue. Il prit un air candide en remarquant tous ces regards pointant vers sa plaie puis se fit littéralement emporter par les deux bras en direction de l'infirmerie.

<< Hé, minute là, il se passe quoi exactement ?! >>

On l'emmenait – non sans quelques efforts – lentement vers cet endroit Ô combien détesté par ce petit bonhomme. L'infirmerie. Un lieu qui empeste le médicament, avec des scalpels qui lui donnent la chair de poule, des lits qui sentent la sueur, où même la lumière a peur d'entrer. À vrai dire, il n'y a jamais posé un pied. De toute sa vie. Le cliché du lieu saint de la luxure où se déchaîne une infirmière en petite tenue qui tient une seringue entre chaque couple de doigts qu'on lui a fait croire lui avait suffi pour le dissuader ( Ainsi que pour sécher toutes les visites médicales qui ont été organisées depuis sa toute petite enfance ) … Du moins jusqu'à maintenant.

Qu'allait-il donc se passer ? Lyle fixa un autre binôme de lycéens sortir à reculons de la salle, visiblement trempés de sueur, le pantalon généreusement mouillé, terrifiés. Puis, à quelques mètres de la porte, au fur et à mesure qu'on le poussait, il écarta les jambes de sorte que ses pieds se butent aux murs entourant la « porte des enfers » [ Je peux vous faire un dessin si vous comprenez vraiment pas la position … ] .

Cette même porte était à présent grande ouverte, une horrible odeur se fit sentir, comme il le pensait. La seule personne qui était dans cette pièce était affalée sur son fauteuil, tenant une seringue pointée vers le plafond, comme pour faire un doigt d'honneur à toute personne qui viendrait la déranger. Elle semblait blasée, ses paupières lourdes n'avaient pas du tout l'air de pouvoir tenir toute la journée. Il mit un temps avant de se rendre compte que cette femme portait un badge avec marqué dessus « Nikita Duncan – Infirmière scolaire ».

Croyant que l'objet de sa visite forcée étaient ses mains couvertes de lacérations, résultat de sa maladresse, de sa haine des sparadraps et de séances de cuisine un peu trop intensives; il les planqua derrière son dos, ne sachant pas qu'une autre cicatrice encore plus visible narguait la dame en blanc depuis une poignée de secondes.

<< Lâchez-moi ! Je n'entrerai pas, vous entendez ?! >>

[Désolé pour la piètre qualité de mon post, je me dérouille doucement. & puis Lyle est brun, même si c'est marqué qu'il est blond dans sa description physique x) ...]