Le pas du jeune homme suivait un rythme bien particulier. Le bruit de ses grosses chaussures tapant le sol retentissait dans la rue, remplissant celle-ci d’une mélodie improvisée. Ses bras tendus puis repliés à l’arrière de sa tête lui donnaient un air tout à fait décontracté – et pour sûr, il l’était ! Sa bouche était tordue en un grand sourire et es yeux ne cessaient de se balader sur les nombreux visages qui s’offraient à lui. Une lueur de curiosité propre aux enfants illuminait ses iris et lui donnait un air innocent. De temps à autre s’échappaient d’entre ses lèvres quelques notes de musiques qui, sombrant dans le brouhaha de la foule, étaient à peine audibles. Mais cela lui importait bien peu, ce n’était pas pour les passant qu’il chantonner.


Il sautillait, souriant, pressé de voir son ami. Il n’avait qu’une hâte se retrouver chez lui pour lui raconter es mésaventures, les petites péripéties qui avaient rythmée sa semaine. C’est qu’il en avait des choses à raconter le bougre ! Cela faisait si longtemps qu’il n’était pas allé rendre visite au borgne que son « sac à histoire » était rempli à rabore. Il se voyait déjà lui comptait mille et une aventure sur un ton passionné, lui décrivant des scènes épiques et chargées d’actions. Bon, il est clair que ses petites aventures n’avaient rien d’extraordinaires, quelqu’un comme lui ne pouvait vivre de vraies histoires dignes des plus grands héros. Quoique, malgré la banalité de sa vie – si on peut dire ainsi – il voyait pas mal de chose se dérouler dans le quartier ! Une motarde sans tête, un gang sas couleur, des hommes portant des masques bleus terrifiants… Mais bon, de toute façon, personne ne le croyait jamais quand il racontait tout cela. Les adultes, généralement, mettait ces fantaisies sur le compte de sa dégénérescence mentale. « Ce n’est qu’un enfant, il imagine tout » disaient-ils. Seul Kyojiro semblait témoigner un quelconque intérêt à ses histoires – et encore, il devait être feint ! Mais même si l’intérêt que lui portait Kyojiro n’était pas réel, Isamu appréciait tout de même cette petite attention. C’est donc sans aucune hésitation que, afin de tromper l’ennui, le jeune garçon avait fui sa petite chambre morne pour rejoindre la rue, ajoutant un peu de couleur à cette vague de travailleur en noir.

La petite silhouette se faufilait entre les corps des adultes, tâchant de trouver un chemin rapide vers la bouche de métro. La masse se faisait plus dense, les passages plus difficiles : c’était signe qu’il touchait au but. C’est seulement quand il manqua de s’effondrer au sol, ratant une marche qu’il n’avait pas vu, que le petit panda comprit enfin que son voyage sous terre allait commencer. Forçant un chemin aux travers des nombreux passagers, le jeune homme parvint à rejoindre sa ligne non sans quelques arrêts pour vérifier qu’il ne s’était pas perdu. Mais bon, il faut dire qu’il connaissait si bien le chemin qu’une telle prudence était des plus futiles – néanmoins mieux vaut prévenir que guérir, non ? Dans un timing parfait, il sautant à la dernière seconde dans son train, affolé par le bruit affreux qui signalait la fermeture des portes. Il se retrouva donc coincé entre un couple de touriste allemand aux tenus plus que passées de mode et émanant une odeur qui indiquait qu’ils avaient dû faire quelques durs efforts… Le tokyoïte les regarda avec des yeux rond, impressionnés par de si grande énergumène – celles-ci ne manquèrent d’ailleurs pas de prendre en photo ce petit jeune homme au look si particulier.
A moitié sonné par le flash de l’appareil photo, Isamu tituba hors de la rame avant de trouver son chemin vers la sortir et un air un peu plus pur. De là, une vrai course débuta ! L’ikebukurien, porté par tant de joie à l’idée de voir « kyo-chan », commença à sprinter dans les rues, prenant des virages plus que serré, avant de finalement freiner soudainement devant la porte vitrée qui empêchait l’accès au bâtiment. Sans même s’assurer du nom relié à l’interrupteur sur lequel il allait appuyer – il connaissait trop bien l’emplacement de la sonnette à presser – il posa son doigt sur celui-ci, appuyant un coup bref. IL n’attendit même pas d’entendre la voix du jeune homme qui devait, comme d’habitude, l’inciter à monter pour rentrer. Il se précipita dans les escalier, monta les marches quatre à quatre avant d’aller frapper à la porte du borgne, attendant sagement que celui-ci vienne lui ouvrir, le sourire aux lèvres.

DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING.

Qui ça peut bien être ? Loubian se le demandait, il était seul à l'appartement et n'avait pas pour habitude d'inviter des clientes ou qui que ce soit d'autre chez lui. Vu tout les timbrés qui logés ensemble ici, il fallait mieux rester éloigné pour sa santé mentale. Malgré qu'il soit en jour de repos, et exténué, Louby pris son courage à deux mains pour aller ouvrir, il n'avait pas son cache oeil, la cicatrice lui barrant l'oeil parfaitement visible, comme son torse, et tout le reste de son corps sauf ce qui était caché par son boxer noir. Il se dirigea en traînant des pieds vers la porte, de là il pourrait savoir qui venait le déranger, si c'était des personnes lui proposant je ne sais quels soins faussement miraculeux, il les tuerait. Au sens propre ou au sens figuré, tout cela dépendra de son humeur, qui pour l'instant n'était pas très aimable.

Pourtant, lorsqu'il actionna le bouton et se mit à parler, personne ne répondit. L'inconnu en avait-il eu marre d'attendre ? Loubian n'avait pas mis beaucoup de temps tout de même. Il soupira et décida d'aller se recoucher lorsqu'il entendit du bruit dans la cage d'escalier, ah finalement peut être que son interlocuteur n'avait pas pris la fuite et au contraire, l'avait devancé en se rendant directement à l'appartement. Il fit demi-tour, et ouvrit la porte. Et ce fut un charmant jeune homme, grand sourire aux lèvres au style pour le moins original. Il était assez petit, mais avait une bouille adorable, Loubian lui sourit s'accouda à la porte et le reluquant lui demanda gentiment:

"Que puis-je faire pour toi bonhomme ?"

Mais étais-ce une bonne chose que ce jeune et pauvre adolescent se retrouve seul avec Loubian ? Il pourrait se passer des choses plus ou moins regrettables, il y avait juste à regarder par dessus l'épaule de Loubian ; l'appartement était saccagé, et pour cause. Loubian avait pété un câble, apparemment ses médicaments n'avaient pas marché, et il avait du lutté pour garder le contrôle de lui même.. Heureusement qu'aujourd'hui c'était congé sinon personne ne sait ce qui aurait pu arriver à ses clientes. Mais personne ne saura non plus s'il arrive quoi que ce soit à ce jeune inconnu, Loubian est connu pour être un fin stratège et discret dans ses moindres actions. Espérons que sous les paroles de Loubian se cache bel et bien le jeune homme drageur que l'on connaît tous ~

La porte s’ouvrit sur un grand jeune homme à la tignasse rousse à demi nu. Isamu, un peu surprit, ouvrit grand les yeux avant de détailler l’inconnu du regard. Il était grand, peut-être même plus que Kyo. De son petit mètre soixante-cinq, le jeune homme faisait bien pâle figure à côté de cette grande asperge. Son regard se posa alors sur le visage de l’étranger. Tout comme son ami dessinateur, le jeune homme avait dû être privé de l’un de ses yeux, une grande cicatrice indiquant l’orbite vide.

« Ano… »

Un peu gêné de ne pas être tombé directement sur celui qu’il cherchait, Isamu ne trouvait plus ses mots. Il se pencha finalement sur le côté, tentant de jeter un coup d’œil à l’intérieur de l’appartement.

« Kyo-chan n’est pas là ? » Demanda-t-il, tout en regard sous le bras du rouquin.

A l’intérieur, tout était en désordre ! On eut dit qu’un tempête était passé à l’intérieur de l’appartement, avait tout dévasté, puis s’en était allé subitement, laissant derrière elle un chaos inimaginable.

« Je ne l’avais pas prévenu de ma visite…Peut-être qu’il est en cours ?... »

Le jeune homme aux airs de garçonnet pencha la tête sur le côté, frottant son menton, semblant réfléchir. Ses yeux brillaient d’une lueur de curiosité, se posant distraitement sur le plafond avant de retomber sur le visage du borgne. Ses prunelles se firent alors plus suppliantes, harcelant déjà Loubian d’une question qui n’avait même pas été posée.

« Dites, est-ce que je peux l’attendre à l’intérieur ? Je suis sûr qu’il ne va pas tarder ! S’il vous plait ! »

Sa voix, bien qu’enjoué, semblait implorer le jeune homme de le laisser entrer. Il joignit ses mains, le regardant avec une frimousse craquante.

[HS: c'est cooooooooooooouuuurt ;A; désolée]