Avis de tempête à la bibliothèque [Nikita&Masaomi]

Bon il fallait dire qu'ils exagéraient là. Ce livre était fondamentale, il était nécessaire et Nikita en avait ABSOLUMENT besoin, immédiatement. Elle devait vérifier quelque chose d'important dedans.
Bon oui, elle était encore jeune dans cette profession et elle venait de finir ses études mais elle n'avait pas encore les expériences et appliquer TOUTES ses connaissances se révélait parfois plus compliqué que prévu. C'est pour ça qu’elle avait besoin de ce livre sur la médecine !
Alors qu'est-ce qu’elle avait fait ? Elle avait bien sûr commandé le livre à la bibliothèque et qu'est-ce qu'on lui avait répondu ? Qu'il arriverait dans un mois. Bon...Elle pourrait être patiente, attendre un mois, ce n'était pas si grave mais là, ça faisait un mois et elle en avait plus que besoin et qu'est-ce qu'on lui disait ? Qu'il y avait un retard ? Mais cette vieille bique s'y était prise 2 semaines plus tard pour commander ce simple livre ou quoi ? Elle la jugeait de son air sévère derrière ses lunettes rectangulaires, les lèvres pincées tandis que Nikita commençait à prendre un air excédé et sentait qu'elle allait péter les plombs. Mais cette vieille fille ne foutait rien de la journée, elle passait sa journée derrière son petit écran à vérifier que tel livre était bien rangé à sa place au millimètre près.
Oh oui, elle l'avait vu manquer la syncope lorsqu'un élève avait malencontreusement inversé « BAU001 » avec « BAU002 » la semaine dernière alors elle pouvait pas passer une simple petite commande qui était de plus EXTREMEMENT importante ? VIEILLE PEAU, VA !

Raaaah, elle fulminait, oui, elle avait envie de casser cette vieille femme face à elle qui la retardait dans son étude. Elle n'en dormait presque plus la nuit et était presque incapable de manger. Avait-elle vu l'état dans lequel l'absence d'informations la mettait ? Elle était tout pâle et avait de grands cernes noirs sous les yeux. Bon ok, ça ne gâchait rien à sa beauté naturelle, ça lui donnait juste un air plus fragile que la normale mais bon, c'était quand même catastrophique !
Aller. Calme.

On inspire.

On expire.

On recommence.

Et surtout. On reste calme. Un sourire amical. Tout était faux, archi-faux mais cette vieille peau n'y verrait que du feu. Elle parla entre les dents :

- Excusez-moi Mademoiselle, le livre que j'avais commandé la dernière fois est vraiment TRES important pour mon travail. Auriez-vous l'amabilité de me préciser quand vous l'aurez ? Ce serait très aimable de votre part...

Elle leva la tête pour le juger un instant du regard tout en remettant ses lunettes sur son nez, car elles commençaient à glisser puis elle retourna sur son écran à tapoter dessus en grommelant d'une voix sans sympathie et cassante :

- 'Sais pas. Pas que ça à faire. Il y en a qui bossssssssent ici, Madame, on ne peut pas s'occuper de tout le monde en même temps alors je vous prierai de bien vouloir attendre, comme tout le monde.

Ouh ça faisait mal. Même très mal. Ne pas perdre son sang froid et garder son sourire visé même s'il commençait à se crisper :

- Mais c'est que j'en ai absolument besoin dans mon travail, il est impératif que je l'ai...

Elle l'ignora tout simplement. La blandinette aux longs cheveux commença à lui faire les gros yeux avant de se mordre la lèvre en levant les yeux au ciel puis en se passant la main dans les cheveux puis en soupirant et elle releva à cet instant la tête :

- C'est tout ? Je ne peux pas vous aider davantage alors veuillez débarrasser le plancher au lieu de soupirer, vous gênez mon travail. Tssk les jeunes de nos jours...

Ne pas craquer.. Ne pas craquer... Ne pas craquer... Ne pas.... Waaaaaaaaaaaaaaaaaaaah.. Que c'est dur...

-Plait-il ?Tout ce que je souhaite, c’est enfin pouvoir avoir ce livre alors je vous prierai DE BIEN VOULOIR ME PASSER CE FOUTU BOUQUIN DE MEEERDE !!

-J’ai été on ne peut plus clair jeune fille, et nous sommes dans une bibliothèque, j’aimerais que vous surveilliez votre langage et que vous évitiez de FAIRE DU BRUIT DANS MA BIBLIOTHEQUE !

L'infirmière fronça les sourcils cette fois-ci et commença à ouvrir la bouche lorsqu'elle fut coupé par une autre voix...

Quelle journée. Deux heures de japonais suivies de très près de deux heures d’anglais. Bien sur, ce n’était que la matinée qui venait d’être décrite. Et oui, une vie de lycéen bien remplie par des cours tous plus ennuyeux les uns que les autres, parfois même frôlant le désespoir. C’était en plein milieu de la semaine, mais impossible de citer le nom. Vous savez ? Quand on ne se souvient plus du temps de quel jour de la semaine nous sommes ! C’est limite pathétique mais cela arrive pourtant à tout le monde.
La cloche venait de sonner midi. Enfin l’heure du repos. Une heure de détente sans cours, sans professeurs et surtout l’heure de manger, parce que quatre heures de langue fatiguaient le cerveau.
Kida sortit dans les premiers de sa salle alors que d’autre n’avaient même pas fini de noter les devoirs pour le lendemain. Les avait-il noté ? Cela ne posait pas vraiment de problèmes puisqu’il se débrouillait toujours pour faire ses devoirs. Comment ? Seul lui et les autres fainéants avaient le secret.

Pour en revenir à l’histoire, Kida fonça vers la salle de cours de ses deux amis : Mikado et Anri. Personne. Le professeur de la salle lui expliqua qu’ils étaient sortit plus tôt, parce que ce dernier avait une réunion. Quand bien même, Mikado et Anri ne l’avait pas prévenu ! Ils devaient sûrement être partit fricoter dans leur coin. Masaomi avait bien d’autres amis, mais aujourd’hui, il n’avait pas envie de les voir, cela variait cela ses humeurs. Résultat, il mangea vite et tout seul. C’était rare comparé à d’habitude. Normal, il n’avait personne à qui dire ses vannes foireuses ou même draguer Anri devant son meilleur ami Mikado. Il lui restait cinquante minutes avant de retourner en cours de mathématiques.
Il décida, en même temps c’était son devoir, de passer au club d’informatique. En effet, il était le président et allez savoir pourquoi…Il toqua à la porte et entra dans la même fraction de seconde. Bien évidement, le vice-président n’était pas là. Il y avait bien des membres, mais ils avaient tous une tête de zombie, comme si personne n’était allé en cours depuis trois ans. Masaomi regarda les papiers importants. Il y en avait un qui parlait de concours informatique dans un autre lycée et qui réunissait d’autres amateurs. Enfin, cette phrase là, Masaomi ne la lira probablement jamais puisqu’il signa le papier à la vitesse grand V. Cela pouvait être un papier pour un détournement de fond, il venait de signer quand même. Enfin heureusement ce n’était pas si important. Les quelques membres auront l’heureuse surprise de découvrir qu’ils seront obligés de participer mais bon…Un problème à la fois.

Il décida ensuite d’aller à la bibliothèque. Oui oui, c’est bien le bon mot. Kida qui allait à la bibliothèque ? Ce n’était pas impossible ! Pour lire ? Étudier Non jamais. Pour voir qu’elles sont les filles qui s’y trouvent plus exactement. Ah là ça le correspond déjà mieux. Il ne fallait pas comprendre par là que Masaomi ne bossait jamais ! Il le faisait mais chez lui et plus rapidement.
Il entra, s’assit à une chaise et lâcha son sac sur le sol. Malheur ! Une dizaine de personne lui firent un ’chuuut ‘ encore plus bruyant que lui dans la grande salle en forme de labyrinthe d’étagères. Il n’y avait pas grand monde. Normal, il faisait beau et tout le monde était partit voir le match de football qui se déroulait dehors.

« …DE BRUIT DANS MA BIBLIOTHÈQUE ! »

Cette phrase lui arriva jusqu’aux oreilles, en même temps ce n’était pas vraiment difficile. Il tourna la tête et vit la bibliothécaire se disputer avec…L’infirmière ! Un quart de seconde après il saute de sa chaise et approcha discrètement. Allez savoir comment, il savait que cela avait un rapport avec un livre disparut. Non, en faite on ne veut même pas savoir. Il vit l’infirmière froncer les sourcils et décida d’agir avant un massacre. Surtout pour aider la jolie infirmière qui était jeune mais plus vieille que lui, ce qui ne le lui déplaisait pas. Il s’adressa tout d’abord à la dame aux lunettes carrées.

« Madame ! Vous faites beaucoup de bruit aujourd’hui. Vous empêcher les gens de travailler et d’avoir de bonnes notes ?! Et surtout, en n’ayant pas commandé le livre de Mademoiselle Duncan plus tôt, vous voulez l’empêcher de se cultiver comme elle le désire ? En même temps je vous comprends, les jeux sur votre ordinateur doivent vous prendre beaucoup de temps ! … »

Comment Masaomi savait qu’elle jouait toute la journée à des jeux en ligne sur Internet ? Et bien, non, il ne dira rien. Pendant son monologue, la bibliothécaire bafouilla quelques bruits avant de hurler tout fort :

« Kida cela suffit !! Mademoiselle Duncan, vous aurez votre livre dans quatre jours ! Pas moins ! Maintenant DEHORS !
-CHUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT !!! »

Kida et l’infirmière sortirent de la bibliothèque et se stoppèrent un peu plus loin.

Au moment où Nikita allait sortir une phrase ultime, un jeune étudiant vint les interrompre. Il sortit quelques phrases à l'intention de la bibliothécaire. Non mais de quoi il se mêle celui-là ? La vieille femme resta un moment interdite avant de marmonner sur un ton peu agréable.

-Ah celui-là… Mais je l’ai reçu depuis une semaine, madame. Simplement, je n’avais pas compris votre demande…

Surprise, l’infirmière la regarda avec des yeux ronds comme des billes , mais reprit son masque de douceur mais ne pouvant s’empêcher d’entre-ouvrir la bouche sous la surprise.

- Plait-il ?

-Eh bien ? Vous êtes bouchée ou quoi ? J’en ai ras-le-bol que vous foutiez le bordel dans ma bibliothèque!

Puis elle hurla:

-Kida cela suffit !! Mademoiselle Duncan, vous aurez votre livre dans quatre jours ! Pas moins ! Maintenant DEHORS !
-CHUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUT !!!

Elle la regardait avec un air de prédatrice regardant une proie qu’elle venait d’assommer juste avant de l’achever. Mais, mais, mais n'avait-elle pas dit qu'elle l'avait déjà reçu?! Enfin, au moins elle aurait son livre dans quatre jours, mieux que rien... mais tout de même... VIEILLEEEEEEEEE BIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIQUE !!!!!!!!!!! Des larmes de soulagement et aussi et surtout de colère pointèrent aux bords de ses yeux tandis qu’elle se forçait à garder une mine aimable en répondant d’un ton contrôlé qui trembla pourtant un peu, pire, elle se sentit rougir :

-Merci beaucoup, mademoiselle.

AH !!!!!! COMMENT AVAIT-ELLE OSE SE FOUTRE DE SA GUEULE COMME CA ?!!

-Alors le problème est réglé. Au revoir, mademoiselle et désolée pour le dérangement.

Et elle se dirigea en direction de la porte pour retourner tranquillement à son cabinet afin d’exploser une ou deux balles pour déstresser en traitant de tous les noms cette bibliothécaire stupide qui venait de lui faire perdre de son précieux temps… Tiens, le gamin était là lui aussi. Fallait-il le remercier? Après tout, il avait évité que la discussion entre elle est la bibliothécaire tourne au carnage... Prenant son temps avant de parler, Niki rabattit correctement sa blouse d'infirmière en regardant le jeune homme dans les yeux. Pas comme une attitude de défi, de toute façon, de tous les points de vue Nikita était "supérieure" à ce jeunot. Plus grande (ouais... talons, talons ), plus âgée et plus autoritaire. La jeune femme se retourna pour ramasser ses affaires qu'elle avait laissé à l'entrée de la biblio.
Dans tous les cas, il y avait intérêt à ce que le jeune homme sache qui était la Nikita Duncan, parce que infirmière ou pas, la jeune femme avait autorité sur pratiquement tout le monde. Autrement, elle pourrait toujours lui fourrer son certificat dans la figure, histoire qu'il s'en souvienne pour la prochaine fois. Si tant est qu'il y en ait une. Tcch, ses bras n'avait pas assez de place pour prendre tous les petits cartons et sa mallette de secours en une fois.
Elle tourna alors les yeux vers le jeune étudiant, dont elle sentait le regard depuis qu'ils étaient sortis de la salle.

-Et toi, j't'ai jamais vu. C'est quoi ton nom?

Tant qu'à faire, elle pourrait très bien laisser le garçon planter là sans attendre sa réponse, mais bon, elle aurait sûrement besoins de lui pour transporter tout son bazar dans son cabinet et puis Dieu merci, la jumelle de Lucifer se sentait d'humeur presque... pacifique.
Elle attendit la réponse de son interlocuteur avant de lancer:

-Tant que t'y est, aide-moi à porter tout ça dans mon cabinet.

A vrai dire, ça ressemblait plus à un ordre qu'à une demande, mais après tout il lui manquait une case, alors rien d'étonnant à cela.