Et voilà la
troisième partie qui ne met pas en valeur les meilleurs côtés d'Izaya xD
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« Je vois, si quelqu'un d'aussi puissant et impliqué que Celty est au courant de la véritable identité de deux d'entre eux... Ce sera difficile en effet que les choses entre eux se dégradent jusqu'au genre de conflit prolongé que tu espères. »
Goûte après goûte, Shingen aspirait le thé qui se refroidissait par la paille qu'il avait inséré dans son masque à gaz à travers une petite ouverture.
C'était presque impossible de le prendre au sérieux quand il ressemblait à l'image qu'il montrait de lui maintenant. Cependant, quand la tasse de thé fut presque vide, il dit à Izaya d'une voix solennelle :
« Laisse moi te donner un conseil.
-Oui ?
-Si tu souhaites commencer quelque chose comme une guerre à Tokyo afin de réveiller la tête de Celty en simulant son âme... ne serait-il pas plus efficace de centrer le conflit autour de son corps plutôt que d'essayer de l'impliquer elle dans la 'guerre' d'autres personnes pour commencer ? »
Les mots de Shingen n'évoquaient rien d'autre que froideur et cruauté, pourtant ils firent apparaître un sourire au coin de la bouche d'Izaya.
« C'est le plan. », répondit ce dernier dans un murmure.
Personne ne sut quel type d'expression cachait Shingen derrière son masque à l'écoute de ces mots. Rien d'autre qu'un silence à donner la chair de poule ne régnait dans la pièce semi-obscure.
Izaya choisit de briser le silence, cependant pas parce que qu'il en était effrayé.
« Mais vraiment... cette fois-ci les choses sont intéressantes. Les chefs des trois partis s'entendent bien, pourtant chacun cache un secret... Pimentez cela avec un un zeste de venin... oui, c'est moi qui me suis chargé de pimenter en fait. Tous ces facteurs s'entrecroisant les uns les autres... Ces révélations de secrets alors faites presque au 'timing' idéal... en parlant de timing, ne serait ce pas sincèrement épouvantable si ils ne réalisaient ce qu'ils sont vraiment les uns les autres qu'au moment où ils se retrouvent les pieds enfoncés dans une guerre totale ?
-... C'est toi qui est sincèrement épouvantable. », marmonna Namié mais Izaya prétendit ne pas entendre.
Shingen, entre-temps, tria les pensées d'Izaya dans son cerveau et entreprit de les commenter de son ton constamment prétentieux.
« Ah, je vois. Une goutte de venin accumulant par dessus elle-même des quiproquos qui engendrent d'autres quiproquos... effectivement, il y a des choses en ce monde qui ne peuvent êtres rejetés d'emblée comme de simples événements sans liens, comme la nature humaine. »
Même si il n'avait jamais choisit de l'être, Shingen faisait déjà parti de cette chaîne d'événements. Qu'il en soit conscient ou non, nous ne le savons pas. Il annonça simplement d'une manière condescendante :
« Bien, cela va être l'heure pour moi de retourner à mon habitat... quand à toi, informateur, garde quelque chose à l'esprit.
-Qu'est-ce que c'est ?
-Les chaînes d'évènements ne se dirigent pas toutes en direction du pire.»
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« Mais vraiment... tu es une fouine incorrigible. », dit Shingen formellement quand il glissa ses pieds dans ses chaussures.
«J'ai cherché des informations sur toi ces deux derniers jours... tu étais derrière cette guerre de gangs là, deux ans plus tôt, vrai ?
-De laquelle parlez vous ?
-Celle ou tu avais deux équipes de jeunes japonais... reprenant les Color gangs, je veux dire. Tu faisais ami-ami avec les deux et passait confortablement de l'un à l'autre... gardant tes mains propres tout en récoltant la moindre miette de bénéfice en vendant des informations aux deux côtés. »
Shingen rit sèchement à l'intérieur de son masque à gaz alors qu'il retourna son regard vers le joyeux sourire en coin d'Izaya.
« Pas seulement ça. Tu as dit aux jeunes filles qui t'admiraient d'approcher le gang des garçons... ma source m'a dit que tout ce bazar a fini par s'arrêter parce qu'une de ces filles a été gravement blessée. »
Shingen fit une pause pour un moment avant de faire une déduction sarcastique mais intelligente.
« Je dirais que cela était aussi ton œuvre. Tu aurais, dès le tout début, ordonné à cette fille de se laisser être enlevée et blessée par le gang opposé ? Pas que je puisse comprendre comment n'importe quelle fille obéirait à un ordre de ce genre. »
Le silence régna pendant un moment.
Izaya évitait délibérément une réponse directe. À la place, il commença à parler frivolement des filles en question, souriant.
« Saki et ses amies... sont des créatures délicates. C'est ce qui est si adorable chez elles.
-Elles sont tes misérables marionnettes, tu veux dire. Tu fais ce genre de chose depuis le lycée, vrai ? 'Ce type ne connait rien sur l'Amour.' c'est ce que Shinra dit de toi depuis toujours.
-Je n'ai pas envie qu'un taré avec un fétiche pour les filles sans tête me fasse la morale mais peut importe. Saki et les autres filles ont toutes étés victimes de violence de la part de leur familles ou petits copains. Des niveaux de violence sacrément sévères d'ailleurs, trop...»
Comme s'il revivait les souffrances passées des jeunes filles dans sa tête, Izaya continua avec une expression songeuse sur le visage, mélangé avec un peu de compassion.
« Mais même malgré ça, elle ne peuvent pas haïr ceux qui ont abusé d'elles. Ne peuvent pas les mépriser. Ces filles sont perdues ainsi... les rendant particulièrement facile à utiliser. Elle n'aiment pas vraiment les familles ou petits amis concernés pourtant elle placent leur foi en eux. Tout ce que j'ai fait c'est détourner cette foi vers moi. Si j'avais voulu qu'elles meurent, elles se seraient probablement avancées et seraient mortes... même si elles avaient des doutes.
-Wow. Tu fais vraiment sonner ça comme un jeu d'enfant. Maintenant, j'en viendrais presque à penser que jouer avec la confiance des autres est une tâche du niveau d'un élève de primaire. »
Shingen exprima ainsi son choc et son appréciation et cela confirma pour lui à quel point le jeune homme en face de lui était une crapule totale.
Juste au moment ou Shingen se demandait combien de vies avaient étés ruinées devant l'ombre de ce sourire, il y eu un soudain changement dans la voix d'Izaya alors qu'il dit :
«Vous savez ce qu'est... une 'leanan sídhe' ?»
Les yeux de Shingen s'élargirent à cette question.
«…
- ?
-Non, rien. Il s'agit d'une fée dans le folklore irlandais et écossais, c'est bien ça ? On dit qu'elle séduit et tue l'homme dont elle tombe amoureuse.
-Correct. Elle séduirait un homme et, si il l'accepte, lui offre du 'talent' mais finit par prendre sa vie en échange. Si, d'un autre côté, il refuse, elle deviendra sa fée-esclave, jusqu'à ce qu'il change d'avis... c'est ce à quoi ressemblent Saki et ces autres filles.»
Shingen se sentit tenté d'acquiescer les propos d'Izaya.
C'était vrai, si l'une de ces filles tombaient amoureuses d'un garçon – qu'elles lui transmettent du talent ou pas, les chances qu'elles finissent par êtres misérables était assez hautes.
«Mais maintenant, Saki est à nouveau la petite amie de ce cher Kida. C'est pourquoi Kida va devoir donner une partie de sa vie comme le poète de la fable... il a dut faire cela auparavant, il aura toujours à le faire à partir de maintenant.»
Alors qu'Izaya se lamentait du destin de l'adolescent nommé Kida, Shingen resta silencieux un moment.
L'union de son fils et d'une certaine «créature fantastique» lui vint à l'esprit.
Il fit part d'un mot en objection.
«Mais... pour le poète, est-ce vraiment douloureux de lui abandonner sa vie ?»
Izaya sourit simplement avec dédain et poussa un petit soupir.
«Si il est vraiment, réellement amoureux de cette fée... ne devrait on pas appeler ça de la joie ?
Accepter tout ce qu'elle lui amène, même le malheur imminent... n'est-ce pas une forme de bonheur ?»