Sujet: Un dimanche chez soi [With Raphael Personnaz & ceux qui veulent] Mar 14 Fév - 21:36
Il fait chaud, je sens une chaleur sur mon visage. Le soleil je pense. Signe qu’il est temps d’ouvrir les yeux et de se lever. Quel bonheur de se dire qu’aujourd’hui, pas de stress, pas de peur d’arriver en retard, car aujourd’hui c’est dimanche !
J’ouvre mes yeux lentement pour ne pas être éblouis par les rayons de ce soleil, intense ma foi. Tagliatelle miaule pour me dire bonjour et qu’il veut ses croquettes. Je me demande qu’elle heure il peut être. Plus de midi je pense. La soirée au bar d’hier soir ma écorchée la tête. Plus jamais 3 sakés cul-sec à suivre pour faire le cake avec mes potes. N’empêche c’est moi qui m’en suis pas trop mal sortit. C’est Lucky qui doit avoir bien mal à la main pour avoir taper contre le réverbère. Et pauvre Yuro, voulant prouver son sex-appeal, il a « dragué » toutes les filles du bar. J’avais jamais vu autant de marques de mains sur le visage d’une personne.
Je me lève du lit, titube, l’alcool n’est pas encore parti, dur. Je fais quelques pas pour arriver dans la cuisine. J’ouvre le frigo, prend le jus d’orange, et je bois, sans verre, j’ai trop soif ! Humph ! Va falloir en acheter. On verra ça plus tard. Je verse ensuite les croquettes dans la gamelle de la boule de poils.
Je prends mon briquet, une cigarette. J’ouvre ma fenêtre, je l’allume et tout en la fumant, je regarde ce paysage de béton. Tant de gens, de vie, l’odeur du…du…je sais même pas ce que sa sent. En voilà une bonne journée qui est déjà bien entamée. Je tourne la tête vers mon réveil…18h ! Wow plus que dure cette soirée.
Tout en fumant ma clope j’allume mon portable. 2 SMS. Je décide de les lire.
Yuro : t’es réveillé ? Je me souviens pas trop de ma soirée, tu ‘expliques pourquoi j’ai mal aux joues ? :s
Je lâche un sourire et je lui réponds :
Waren : T’as fait le beauf hier soir, je pensais que tu étais un meilleur dragueur ;) A mardi soir !
J’ouvre le second sms :
Lucky : Man, je suis vraiment trop débile ! J’ai la main qui à doublé de volume ! xD A refaire ce genre de soirée, j’ai bien rit ! Bye bro’ !
Je me dis que, oui c’est à refaire mais pas tout de suite.
Aïe ! Je suis tellement distrait par les SMS et la vue que j’oublie que j’ai une cigarette qui est fini et qui me brûle le doigt. Je l’écrase sur le rebord de ma fenêtre et la balance dans le vide.
Bon, j’ai le temps de rien faire, donc autant s’occuper intelligemment. Je vais préparer le prochain cours. Quel sujet vais-je prendre ? Allez, restons sur un classique : La naissance du monde grâce aux dieux Izanagi et Izanami. Sa devrait leur plairent.
Toc, toc,..
Tiens, qui c’est ? Ah, peut-être Yuzu ! -Vas-y, entre Yuzu. Que je lui dis en élevant la voix. Et c’était bien elle, elle s’approche de moi, avec ses yeux de chien battu, que vas t’elle me demander ?
-Waren, maman est absente aujourd’hui, donc je m’ennuie. Sa fait 5 fois que je frappe à ta porte mais tu répondais pas. Tu dormais ?
-Oui, oui, j’étais très fatigué (j’allais pas lui dire que j’ai pris une cuite, quel exemple pour la jeunesse, en y repensant, je sais même pas comment je suis rentré cette nuit ou ce matin, j’ai dû faire un vacarme monstre dans les couloirs)
-Dit, on peut aller au Parc ? S’il te plaaaaiiiit!
-Humph, sa fait un peu loin tu trouves pas ? Sa te dirais pas plutôt une pizza, dans la pizzeria du coin ? Je te la paye.
-Ouiiiiiii, alors je prendrais ma préférée ! Ou alors je devrais changer. Mais en même temps c’est une valeur sûr l’autre, aaaah je sais pas !!! Elle est tout excitée.
-Du calme, du calme, écoute prends tes affaires et je viens te chercher d’ici 1/2h, le temps que je me lave et que je m’habille. Parce que je viens de me rendre compte que depuis tout à l’heure je suis en caleçon devant une enfant de 10 ans, j’ai honte…
Après ma douche, j’enfile une chemise, un jean, mes Converse, mon trench, prend mon portefeuille, mon briquet, mes clopes, mon portable. Tiens, quelque chose est tombé de mon portefeuille. Je me baisse pour la récupéré, je regarde ce que c’est…une photo de Maya… J’avais oublié que j’en avais une sur moi. Machinalement je la remets dans le portefeuille, par nostalgie peut-être.
Je sors de chez moi, ferme la porte à clef. Et en me dirigeant vers la porte de Yuzu. Je regarde les noms sur les portes, un seul m’interpelle, Raphael PERSONNAZ, pas courant comme prénom au Japon. J’essaie de me rappeler son visage, sa me revient. A peut près ma taille, brun, barbu au niveau du menton et sous le nez. Je me demande bien ce qu’il peut faire de ses journées. Bref j’arrive devant la porte de Yuzu, j’ouvre comme si c’était chez moi.
-Yuzu, t’es prête, on y va !
-Ouiii ! Elle sourit, elle a l’air heureuse.
Et nous sommes partis manger une pizza, comme un grand frère et sa petite sœur.
Sujet: Re: Un dimanche chez soi [With Raphael Personnaz & ceux qui veulent] Jeu 16 Fév - 1:21
____________________________________________________________________ Je me lève un peu tard, vers 14 heures. Hier soir j’ai encore passé ma soirée à la rédaction d’un article sur les mangas. Ce petit job dégoté il y a une semaine sur Internet ne me rapporte que de l’argent de poche mais n’est pas difficile à faire. Il me suffit juste de commenter mes lectures en leur attribuant une note sur le design, le scénario et le dessin. En somme, rien de bien compliqué. Je me lève avec un soupir, prends une douche rapide et m’habille avec les premiers vêtements me tombant sous la main. Je me retrouve avec un sweet gris perle, un pantalon bleu clair et une paire de tennis noire. Un blouson en cuir rapidement enfilé et je claque la porte derrière moi. Ma boîte aux lettres ornée depuis une semaine de mon nom me laisse un goût bizarre dans la bouche: je ne me suis toujours pas habitué à faire parti de cet immeuble, je n’arrive pas à croire que je suis un Tokyoïte. J’ouvre le carré d’acier et constate que depuis mon arrivée ici je n’ai reçu aucun courrier de quelque nature que ce soit. Au moins ne suis-je pas embêté par les publicités. Mes amis Parisiens me manque, le temps capricieux aussi. Mais je m’étais décidé à tirer un trait sur mon passé et ce n’est pas en repensant à ma vie antérieure que j’avancerai. Je verrouille la boîte et m’en vais d’un pas vif visiter un peu plus mon quartier.
Suite à ma rencontre avec le jeune Natori Kyumi, j’avais écumé la gare d’Ikebukuro et son bar servant d’horribles sakés. Le Sushi Russe était une alternative que je repoussai: je n’avais pas l’envie de boire ni de manger mais plutôt de me balader. Harajuku, quartier qui d’après mes souvenirs était dédié à la mode me fit envie. Je prends le métro, m’arrête un arrêt avant et marche en suivant les panneaux indicatifs. Une chose m’avait perturbé à Ikebukuro: l’absence de feux tricolores, de panneaux routiers et de distributeurs. Le phénomène était très étrange. Un jour, je voyais un distributeur où j’achetais un soda et le lendemain, ayant soif et cherchant ledit distributeur, plus rien. Il avait disparu. La seule trace de sa présence passée était une marque claire délimitée au sol, formant ses contours. La ville déplaçait-elle le mobilier urbain pour je ne sais quelles raisons farfelues? Y avait-il un homme ou une femme assez fort pour déraciner ces objets? Quoique…La deuxième option me semblait trop improbable pour qu’elle soit vraie. C’était impossible. Le fait est que les rues étaient dangereuses pour tout le monde et que les véhicules motorisés se devaient de rouler très prudemment s’ils voulaient éviter les accidents. C’était à cause de cela que ma moto dormait toujours dans mon garage, recouverte de sa bâche afin de la protéger un tant soit peu de la poussière et de l’humidité. N’empêche, pour ne pas tuer le moteur, il me faudrait la sortir un jour ou l’autre.
Arrivé à destination je suis encore une fois ébahi par ce que je vois. Devant moi c’est une foule effroyable d’adolescents et de jeunes adultes, tous costumés bizarrement. J’ai l’impression qu’en faite, c’est moi qui dois leur paraître bizarre avec mes vêtements normaux. Mon projet de m’acheter des manteaux chauds tombe à l’eau; d’après les devantures des boutiques, ce ne sont que des cosplay ou des habits aux looks paranormaux qui sont proposés à l’achat. Je repars en me faisant la promesse de revenir armé d’un appareil photo. Le spectacle est bien trop pittoresque pour ne pas l’immortaliser sur papier glacé!
Je déambule encore un peu à travers les avenues noires de monde d’Harajuku et me dis que décidément j’avais bien de la chance d’être logé à Ikebukuro, quartier à peu près normal de Tokyo. Un marchand de glace me donne envie et je lui commande un cornet, deux boules aux parfums yaourt-citron. Sur le chemin me ramenant "à la maison", je la déguste tranquillement en me demandant quoi faire. Je n’avais pas envie de rentrer de suite à l’appartement où je passais généralement mon temps entre lire et geeker sur mon ordinateur à la recherche de tout et n’importe quoi. Ma glace finie, je réalise que j’ai encore un peu faim. Une pizzeria juste à côte de mon immeuble sent délicieusement bon. J’entre et repère une table libre où une banquette bien moelleuse accueille mes jambes un peu fatiguées de cette longue sortie de…quatre heures?Il est déjà 19 heures? Oulà! Je n’avais pas vu passer le temps. Pas étonnant que j’aie aussi faim, après tout. Je commande une reine et passe aux toilettes me laver les mains. Sur le chemin je crois reconnaître quelqu’un, cheveux noirs grisonnant, mince, typiquement japonais, habillé décontracté et accompagné d’une petite fille. Tiens, je pense l’avoir déjà vu elle aussi… Ce pourrait-il qu’ils soient mes voisins? C’est ce qui me paraît le plus logique. De retour dans la salle, je prends mon courage à deux mains. Je m’approche d’eux, complices et rigolant à une blague que je n’ai pas entendu.
« Excusez-moi, je m’appelle Raphaël Personnaz. Me reconnaissez-vous? Parce que je pense que nous sommes voisins, non? »
Sujet: Re: Un dimanche chez soi [With Raphael Personnaz & ceux qui veulent] Jeu 16 Fév - 22:22
Arrivé à la pizzeria, je constate que le bâtiment ne paye pas de mine, rien d’extravaguant mais la dernière fois que je suis venue, je m’étais régalé, la façade ne fait pas la cuisine dirons-nous. J’ouvre la porte, laisse passer Yuzu qui n’a toujours pas perdu son sourire.
Nous sommes accueillit par le patron en personne, un japonais avec un accent italien, sa vaut tout l’or du monde ! Il est très sociable, met les gens à l’aise et c’est le principal. Je lui demande s’il était possible d’avoir une table pour deux. Il me rétorque qu’il n’y a pas de soucis. Impeccable, il nous présente une table et deux chaises, devant la fenêtre. La vue n’est pas extraordinaire dehors mais au moins on ne mange pas en face des WC.
La musique d’ambiance est…italienne, normal me direz-vous d’en trouver dans un resto’ italien. Le pizzaiolo arrive et nous donne deux cartes pour choisir notre commande. Il y a pas mal de choix, par contre il y en a une qui sait déjà ce qu’elle va prendre.
- C’est bon, j’ai choisiiis, sa sera la Reine ! C’est la plus simple mais je l’adore ! Et toi, t’as choisi ?
Il y tellement de choix, de saveur, d’ingrédients différents, mais les vieilles habitudes ne partent pas, je penche toujours pour la pizza aux 4 fromages.
- Oui, oui, pour moi sa sera une pizza 4 fromages s’il vous plait.
Le chef note notre commande sur son petit calepin, toujours avec le sourire. Il rajoute même un dessert pour Yuzu tout en disant que c’est la maison qui offre. Yuzu est ravi et demande un tiramisù. Le chef s’en va. On en profite pour discuter avec Yuzu, sur des sujets variés, sa maman, l’école, ses copines. Cette fille respire la joie de vivre.
Au même moment, je crois reconnaitre quelqu’un au loin, je crois que c’est Raphaël, le voisin, il passe devant nous, pour aller aux toilettes je suppose. Je me lève, regarde s’il mange avec quelqu’un, non personne. Je me rassois. Yuzu me regarde et en chuchotant, elle me dit:
- Dit, tu veux pas l’inviter à notre table, il est tout seul, c’est plus sympa de manger à plusieurs, tu crois pas ? 10 ans et limite plus mature que moi, c’est affolant !
- Je sais pas, on peut pas faire confiance à n’importe qui ici.
Le serveur en profite pour nous apporter nos pizzas et le tiramisù de Yuzu. Je le remercie et je continue la conversation. En rigolant je lui dis :
- Imagine, il est venu pour te kidnapper, il sympathise pour mieux nous tromper, paf ! Plus de Yuzu ! Se serait triste non ?
Elle se met à rire :
- Hihihi, t’es bête !
Au même moment, quelqu’un s’approche de nous, c’était justement lui, Raphaël Personnaz. Il rigolait, super, il à l’air d’avoir entendu la connerie que je viens de sortir. Il se met à parler :
- Excusez-moi, je m’appelle Raphaël Personnaz. Me reconnaissez-vous? Parce que je pense que nous sommes voisins, non?
Yuzu lui dit que oui, on l’avait reconnu. Et elle lui demande s’il veut s’assoir avec nous, après m’avoir vu faire un signe d’acquiescement de la tête. Il est vrai qu’il dégage quelque chose de sympathique, faudrait que j’arrête d’être sur la réserve. Et curieuse comme elle est, Yuzu le bombarde de question après nous avoir présentés:
- Moi c’est Yuzu, j’ai 10 ans, et lui c’est Waren, mon grand frère de cœur ! Et toi, tu as quel âge ? Tu viens d’où ? Tu fais quoi dans la vie ? T’as une amoureuse ? T’as déjà vu la motarde noire ? Tu fais parti d’un gang ? Tu….
- Wow, wow ! Yuzu, l’agresse pas comme ça, et reprend ton souffle. Laisse le s’assoir d’abord…Il répondra s’il a envie.
Sujet: Re: Un dimanche chez soi [With Raphael Personnaz & ceux qui veulent] Sam 18 Fév - 12:48
« Merci, jeune demoiselle. »
Je lui fais un clin d’oeil, vais chercher ma commande et reviens m’asseoir en face de ce couple pour le moins…Détonnant. Ainsi donc, ils étaient frère et soeur de coeur. Cette expression enfantine me fait sourire, c’était si mignon! Ahlala, il n’y avait que les enfants pour être aussi candide, les adultes comme moi et sans doute comme ce jeune homme étaient trop pervertis par la société et incapable de formuler ce genre de phrase, à moins d’être passablement saoul ou de vouloir être ironique. Au choix. En tout cas, la petite ne semble pas avoir la langue dans sa poche. A peine installé que me voilà bombarder de questions assez personnelles et dérangeante. J’y réponds avec le sourire.
« J’ai l’âge d’être ton grand-frère mais pas ton père. je viens de l’Europe. Actuellement je mange une pizza avec toi et ton grand-frère. »
Les deux dernières interrogations sont plus ardues à répondre pour moi. Autant en savoir davantage.
« La motarde noire? Kurobiko? Qu’est-ce que c’est? Un gang de motard, nouveau colores gang? Je n’en ai jamais entendu parler mais tu as l’air d’en savoir pas mal là-dessus. Raconte-moi, ça m’intéresse, petite princesse. (re-clin d’oeil complice) Pour les colores gang..N’es-tu pas un peu jeune pour y être mêlée? »
Je jette un coup d’oeil à Waren et constate qu’il est un peu gêné des questions de sa petite-soeur mais qu’il porte de l’intérêt à mes réponses. Serait-il plus calculateur ou plus timide que sa cadette? A voir. J’entame ma reine et fourre la première bouchée dans ma bouche. Ouah! C’est super bon! Je pousse un soupir de délice; je suis conquis. Je rétines le nom du restaurant dans ma tête et reporte mon attention sur Yuzu et Waren.
« Excusez-moi, je pense ne pas avoir très poli en répondant aussi évasivement à ce bombardement de questions, non? On reprend depuis le début alors! »
Je rigole, prends une longue inspiration, et déblatère:
« J’ai 26 ans, je viens de Paris en France, je suis chroniqueur internet, je suis célibataire, je ne connais pas la motarde noire et… Peut-être intègrerais-je un jour un colores gang juste pour m’amuser un peu! »
Mes paroles ne sont peut-être pas à déclarer devant une si jeune personne mais je suis curieux de savoir comment va réagir Waren. Il a l’air trop neutre pour ne rien cacher derrière son air blasé.
« Et vous? Dites-moi tout. Vous êtes quoi l’un pour l’autre à part frère et soeur de coeur? Vous avez quel âge réciproquement? Qu’est-ce que tu fais dans la vie, Waren? Et toi, Yuzu, tu es dans quelle classe? Tu appartient à un gang, Waren? Et…Vous trouvez pas que les pizza sont super bonnes? »
Sujet: Re: Un dimanche chez soi [With Raphael Personnaz & ceux qui veulent] Dim 19 Fév - 15:47
Qu’est ce qu’elle peut en poser comme questions, il n’y a pas plus curieuse qu’elle. Raphaël lui fait un clin d’œil et part chercher sa pizza pour s’assoir avec nous. Une fois installé, et pour ne pas faire attendre Yuzu, il commence à répondre aux questions :
- J’ai l’âge d’être ton grand-frère mais pas ton père. je viens de l’Europe. Actuellement je mange une pizza avec toi et ton grand-frère.
Un peu vague comme réponse, se pourrait-il qu’il ne veut pas en parler. Puis il se mit à parler de la motarde noire :
-La motarde noire? Kurobiko? Qu’est-ce que c’est? Un gang de motard, nouveau colores gang? Je n’en ai jamais entendu parler mais tu as l’air d’en savoir pas mal là-dessus. Raconte-moi, ça m’intéresse, petite princesse. (Il lui refait un clin d’œil) Pour les colores gang. N’es-tu pas un peu jeune pour y être mêlée?
D’après cette réponse, on pouvait supposer qu’il ne connaissait pas les légendes urbaines de ce quartier. Cela ne doit pas faire longtemps qu’il est installé ici. Yuzu réplique et rougit après qu’il lui a donné le surnom de princesse:
- Hihi. Ici, dans le quartier, on dit qu’une motarde sans tête circule dans les rues. Elle porte un casque jaune avec des oreilles de chat. En plus sa moto, bah elle fait pas de bruit, juste le bruit d’un cheval. On dit qu’elle fait parti des Dollars, le groupe sans couleur. Ces gangs font parti du quartier. Par contre t’es pas drôle, tu réponds pas trop aux questions.
Pendant que Yuzu lui répond, on peut lire sur son visage qu’il déguste sa pizza, un signe de plus pour dire qu’elles sont vraiment bonnes ici :
- Excusez-moi, je pense ne pas avoir très poli en répondant aussi évasivement à ce bombardement de questions, non? On reprend depuis le début alors!
Il se met à rire :
- J’ai 26 ans, je viens de Paris en France, je suis chroniqueur internet, je suis célibataire, je ne connais pas la motarde noire et… Peut-être intègrerais-je un jour un colores gang juste pour m’amuser un peu!
Oh ! Il vient de Paris, mais que vient-il faire ici, au Japon et surtout ici, à Ikebukuro ? Par contre, « intégrer un colors gang pour s’amuser » ? Je commence à me crisper, même si cela ne se voit pas, je commence à vouloir envie de fumer. Je vais devoir attendre, pas à coter de Yuzu et au restaurant qui plus est ! J’ai envie de lui répondre mais il est plus rapide et me pose des questions, ainsi qu’à Yuzu.
-Et vous? Dites-moi tout. Vous êtes quoi l’un pour l’autre à part frère et soeur de coeur? Vous avez quel âge réciproquement? Qu’est-ce que tu fais dans la vie, Waren? Et toi, Yuzu, tu es dans quelle classe? Tu appartiens à un gang, Waren? Et…Vous trouvez pas que les pizzas sont super bonnes?
A notre tour d’être interrogé, Yuzu veux répondre tout de suite mais je lui coupe la parole, peut-être pour mettre les choses au clair :
- C’est la fille de la voisine, sa mère travail de nuit donc elle est souvent seule la journée quand il n’y pas cours, je les aide donc pour les courses ou chercher Yuzu à l’école. Elle à 10 ans et est en CM2. Pour ma part, j’en ai 22, et je suis prof’ d’Histoire et légende du Japon au lycée Raira et en fac. Mais soyons sérieux, tu me demande si je fais parti d’un de ces fichus gangs ? La réponse est non. Tu veux en rejoindre un pour « t’amuser » ? Je ne pense pas que frapper des innocents, enclencher des bagarres et rouler comme des dingues sur les routes sont appropriés pour le terme s’amuser…Ce sont tous des plaies, la gangrène de cette ville.
Yuzu me regarde, l’air triste :
- Waren…arrête s’il te plait…
Elle à raison, je me suis emporté, il n’a rien fait de mal, il ne connait pas encore le quartier. Les pizzas n’auront plus le même gout si je continue sur cette lancée :
- Excuse-moi Yuzu, je me tourne vers Raphaël, je me suis emporté, sa ne me ressemble pas. J’ai de mauvais souvenir avec eux mais sa ne te concerne pas donc je ne t’en veux pas de vouloir intégrer un colors gang., fais juste attention…
Je prends une bouchée de ma pizza 4 fromages, le gout est amer…je n’aurais jamais du partir là-dessus, je lui souris tout de même :
- Oui tu as raison, les pizzas sont vraiment bonnes ici.
J’essaie de changer de sujet :
- Donc tu es chroniqueur internet, mais pourquoi vouloir venir jusqu’ici ? Paris ne te plaisait pas ?
Ma réaction sur les gangs va lui paraitre suspecte, tant pis, on verra ce qu'il répond.
Sujet: Re: Un dimanche chez soi [With Raphael Personnaz & ceux qui veulent] Lun 20 Fév - 14:47
__________________________________________________________________ « C’est la fille de la voisine, sa mère travail de nuit donc elle est souvent seule la journée quand il n’y pas cours, je les aide donc pour les courses ou chercher Yuzu à l’école. Elle à 10 ans et est en CM2. Pour ma part, j’en ai 22, et je suis prof’ d’Histoire et légende du Japon au lycée Raira et en fac. Mais soyons sérieux, tu me demande si je fais parti d’un de ces fichus gangs ? La réponse est non. Tu veux en rejoindre un pour "t’amuser" ? Je ne pense pas que frapper des innocents, enclencher des bagarres et rouler comme des dingues sur les routes sont appropriés pour le terme s’amuser...Ce sont tous des plaies, la gangrène de cette ville.»
Une petite fille toute seule ? Ça existe ici aussi alors ? C’est bizarre...J’avais gardé le souvenir que les mères ne travaillaient pas pour s’occuper de leurs enfants et que les pères se tuaient au boulot...En vingt ans, que de changements ! Néanmoins...Cette histoire n’était pas très gaie. J’ai alors une autre image de ce ‘prof d’histoire et légende du Japon’. Qu’est-ce que c’est que ce métier ? Une sorte de conteur d’histoire toutes aussi farfelues les unes que les autres ? Je me souviens qu’enfant, il y avait un conteur à la bibliothèque qui venait faire la lecture tous les après-midi. J’adorais sa voix polymorphe pouvant faire vivre tous les personnages. Son nom resurgit de ma mémoire : Mortimer. C’est dingue tout ce que un cerveau peut retenir ! Apparemment ma remarque sur les gangs ne le fait pas rire...Pourquoi ? S’est-il passé un incident dans sa vie en rapport avec eux ? La description qu’il m’en fait est remplie de dégoût et de haine mal cachée. Je plisse les yeux, flairant un secret inavouable. La petite devient triste et le supplie d’une voix tremblotante :
« Waren...arrête s’il te plaît... »
Ils échangent un regard entre eux. Ils sont si proches que ça ? Elle a l’air beaucoup plus mature, d’un coup ; j’ai l’impression de voir plus une mère ou une grands-sœur qu’une petite-sœur. Qui rempli le rôle de protecteur et celui de protégé ? Je ne m’y retrouve plus trop mais cela m’est égal : étant leur voisin, je pourrais facilement les observer le temps voulu. Je continue de manger ma pizza, nullement gêné par cette conversation, contrairement à mes compagnons qui ralentissent leur mastication.
« Excuse-moi Yuzu, il se tourne vers moi, je me suis emporté, ça ne me ressemble pas. J’ai de mauvais souvenirs avec eux mais ça ne te concerne pas donc je ne t’en veux pas de vouloir intégrer un colors gang. Fais juste attention... »
C’est bien ce qu’il me semblait. Je reste silencieux, ne voulant pas le gêné dans sa probable remémoration de mauvais souvenirs. Il laisse retomber son morceau de pizza puis l’avale quand même. La grimace sur son visage laisse voir qu’il n’apprécie plus trop ce moment. Cependant, il fait une tentative de sourire.
« Oui tu as raison, les pizzas sont vraiment bonnes ici. »
Il change de sujet et m’interroge plus chaleureusement :
« Donc tu es chroniqueur internet, mais pourquoi vouloir venir jusqu’ici ? Paris ne te plaisait pas ? »
J’écarquille des yeux pendant deux secondes. Je ne m’attendais pas à cette question, même si elle était prévisible. Je me ressaisis et compose rapidement un mensonge qui semble à peu près valable à leurs yeux.
« J’étais déjà venu ici étant enfant, vingt ans auparavant. J’ai juste voulu constater à quel point Tokyo avait changé. Et je commençais un peu à me lasser de Paris… »
Ma voix se brise sur ce nom. Pourrais-je un jour y retourner sans y être poursuivis ? Je l’espère de tout mon cœur. Mais comme le disait si justement Waren, ça ne les concernaient pas et ils ne devaient pas le savoir. Je détends l’atmosphère.
« Une autre question ? Je n’ai rien à vous cacher ! »
Je m’esclaffe mais il n’y a pas plus faux sur toute la Terre. Quel menteur je suis ! Je me hais des fois...
Sujet: Re: Un dimanche chez soi [With Raphael Personnaz & ceux qui veulent] Lun 20 Fév - 22:41
Ma question pour savoir si Paris ne lui plaisait pas avait l’air de le surprendre, je l’ai déduis des ses yeux, ouvert, comme surpris. Il me répond l’instant d’après :
- J’étais déjà venu ici étant enfant, vingt ans auparavant. J’ai juste voulu constater à quel point Tokyo avait changé. Et je commençais un peu à me lasser de Paris…
Sa voix diffère sur la fin de sa phrase, c’était dû à quoi, je ne sais pas, peut-être que, comme moi, il a ses propres démons qu’il ne peut refouler. Il enchaine donc par :
- Une autre question ? Je n’ai rien à vous cacher !
Mouais, rien à cacher, j’ai du mal à le croire, tout le monde à ses propres secrets, moi le premier. Je ne vais pas creuser ce sujet, il a eu la décence de ne pas le faire avec moi pour les gangs. Tandis que je réfléchissais à ce que je pouvais lui poser comme question, je regarde Yuzu qui venait de finir son tiramisù. Peut-être qu’il serait tant de partir. J’ai l’appétit coupé. Je fais donc signe au pizzaiolo de m’apporter l’addition. En attendant qu’il arrive, j’essaie de m’informer plus sur lui :
- Donc d’après toi, sa a changé en 20 ans Tokyo ? Je pourrais pas te le dire vu que je ne suis pas d’ici. C’est dommage de se lasser de Paris, non ? Une si belle ville d’après les livres et les cabinets de tourisme. Enfin bref…Ton taff’ te plait quand même ? Perso’ j’aime le mien, enseigner l’Histoire à des jeunes, c’est fun et ils apprécient mes cours.
Le pizzaiolo arrive, fait le calcul de la commande, je le coupe dans son élan de l’addition en lui demandant d’inclure la pizza de Raphaël, ne le laissons pas sur une mauvaise image de moi. Je sors ma carte bleue, et je fais mon code. Yuzu me sourit. Elle me demande :
- Dit, on peut se balader après dans les rues d’Ikebukuro, un petit peu ? J’ai pas envie de rentrer maintenant.
- Okay, mais pas longtemps, ta mère va pas tarder à arriver et demain on a tous les deux cours.
- Promis !
On se lève avec Yuzu, je tends ma main à Raphaël pour le saluer:
- Ce fut un plaisir de te rencontrer, je te dis à bientôt. Sa ne devrais pas être trop dur vu qu’on est voisin. Dit « au revoir » Yuzu.
Elle se courbe pour le saluer, signe de respect et me rejoints, j’ouvre la porte, je salue une nouvelle fois Raphaël et le Pizzaiolo et nous sortons. La nuit est tombée, et le quartier ne fait que de s’éveiller. Soudain mon téléphone sonne, un appel de Yuro :
- Allô Waren ? Tu m’entends ? Ecoute Lucky à des problèmes, je sais pas ce qu’on à fait hier soir mais des foulards jaunes veulent l’éclater ! Faut que tu viennes, je suis derrière le resto’ sushi russe. Tu peux y être dans 10 minutes ?
Hier soir ? Merde, je sais plus ce qu’on a fait et encore moins ce que Lucky à fait. Sa sent mauvais :
- Je ramène Yuzu chez elle et je suis là dans 10 minutes. Bouge pas !
Je raccroche, heureusement qu’on est pas loin de l’appartement. Je prends Yuzu dans mes bras :
- Qu’est ce que tu fais ? Me demande t’elle.
- Faut que j’aille régler quelque chose avec mes amis, mais toi tu dois rentrer au plus vite !
Je ferme les yeux et lui souris comme si rien n’étais. Hors de question de l’emmener avec moi ! Je me met à courir jusqu'à chez elle, je monte les marches deux par deux. Devant sa porte, je la lâche, lui ouvre la porte et juste avant de partir, je lui demande :
- Tu as passé une bonne journée ? Tu t’es amusé ?
- Oui, dommage que t’as des choses à régler avec tes amis. Se sera pour une autre fois la ballade du soir dans les rues. Bonne soirée !
Je sais pas si la soirée sera bonne… Elle ferme la porte tandis que je lui fais un signe d’ « au revoir » avec ma main. Sa y est, elle est rentrée. Je refais donc le chemin inverse en courant pour retrouver Yuro derrière le sushi russe. Je repasse devant la pizzeria et je regarde ma montre, je suis dans les temps, tout va bien…Pour l’instant. Les rubans jaunes ? Fallait que sa tombe sur eux, évidemment. Je commence à perdre mon souffle. Ma condition physique me joue des tours. Humph, quelle plaie ces gangs ! Tiens bon Lucky!